La phénylcétonurie : une maladie héréditaire

 La phénylcétonurie est une affection héréditaire causée par la perturbation du métabolisme d'un acide aminé, la phénylalanine, que contiennent certains aliments. Elle atteint 1 nouveau-né sur 10 000 et se manifeste dès la première semaine par des troubles digestifs, des lésions cutanées et des convulsions. Elle provoque au bout de quelques temps un important retard mental. L'espérance de vie de personnes sans traitement ne dépasse pas vingt ans. Les sujets atteints de phénylcétonurie sont caractérisés par la pâleur de leur visage. Leurs yeux et leurs cheveux sont très clairs, même dans les populations où ces caractères sont totalement inhabituels. Les sujets malades ont un taux anormalement élevé de phénylalanine et d’acide phénylpyruvique dans le sang et dans l’urine.  

Deux voies de dégradation métabolique de la phénylalanine sont connues :

  • ¹ la voie n°1 chez les sujets sains : l'enzyme 1 (= phénylalanine hydroxylase ou PAH) est décelable dans les cellules hépatiques (= du foie) de l'individu sain) ; chez les sujets atteints de la maladie, l'enzyme 1 n'est pas fonctionnelle (suite à une mutation du gène qui code pour elle),

  • ¹ la voie n°2 chez les sujets malades. Elle n'est utilisée qu'en cas d'augmentation anormale du taux de phénylalanine dans le sang. L'acide phénylpyruvique, molécule toxique qui détruit les neurones (= cellules nerveuses) et est à l’origine du retard mental des sujets sans traitement. Chez les sujets non atteints, cette voie n'est jamais activée car les taux de phénylalanine restent faibles (la voie n°1 utilisant la phénylalanine comme substrat, cette molécule n'est jamais en grande quantité dans l'organisme).

Remarque : la chaîne de biosynthèse de la mélanine à partir de la tyrosine est beaucoup plus complexe que ce qui est indiqué dans le document : plusieurs réactions catalysées par plusieurs enzymes interviennent.

 

La phénylcétonurie peut s’éviter grâce à un régime alimentaire approprié, appauvri en phénylalanine (voir graphique ci-contre). A la naissance, on détecte la pathologie chez un nourrisson par les taux très élevés de phénylalanine (apports de cet acide aminé par le lait naturel) ; à l'hôpital, on remplace le lait maternel par un lait de régime (= lait carencé en phénylalanine). La courbe montre l'évolution de la concentration plasmatique de phénylalanine chez le nourrisson.

 

 

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